Another World

Il y a quelques semaines, les rédacteurs de CanardPC ont publié une news, dans laquelle ils indiquaient qu’ils recherchaient un pigiste pour écrire de temps en temps dans leur magazine. Autant le dire, je ne répondais pas du tout aux conditions : Basé à Nantes au lieu de Paris, écriture plus que moyenne, goût douteux, je n’étais pas vraiment le candidat idéal. Mais bon, de la même manière qu’on ne peut gagner au loto qu’en y jouant, j’ai voulu tenter le coup, parce que bon, ça aurait pu être le début d’une grande aventure. Mais un chat reste un chat, et un mauvais rédacteur reste un mauvais rédacteur , je n’ai donc pas été sélectionné, malgré ma perfection légendaire, et ma modestie tout aussi épique. Tout ça pour dire quoi ? Et bien une des conditions pour postuler était de réaliser un pavé sur un jeu, vieux ou non. J’ai choisi Another World, parce que c’est un de mes premiers souvenirs en tant que joueur. Du coup, comme ça fait un article déjà presque écrit, je vous partage mon envolée lyrique.

 

Et encore, avant, c'était encore plus moche que ça.

 

Des nuages lourds et noirs roulent dans le ciel. Une ferrari arrive, avant de faire un dérapage devant un bâtiment à l’allure sinistre. Un homme en sort et s’approche d’une porte. Un ascenseur descend vers les enfers, avant de s’ouvrir une nouvelle porte avec un digicode. 4-5-1-1-9-3-2. La porte s’ouvre, et un scanner intégral effectue une dernière vérification de l’individu. Le professeur Lester Chaykin, car c’est son nom,s’approche de son ordinateur, avant de lancer une expérience sur son accélérateur à particule personnel.

Alors qu’il se repose en buvant un soda, l’orage gagne en intensité, avant de s’abattre sur le laboratoire. Une décharge électrique parcours le bâtiment, avant de rentrer en collision avec les particules de l’expérience. Un grand flash bleu survient, faisant disparaître le professeur et son bureau.

 

 

Cette introduction, je la connais presque par cœur, ayant lancé le jeu de nombreuses fois dans ma jeunesse. De mémoire, je pense pouvoir dire qu’il s’agit de la 1ère “vraie” cinématique de jeu vidéo que j’ai pu admirer. Oh, vous pouvez vous moquer, devant ce héros à la tête triangulaire façon manga, des bruitages réalisées digne du bruit de noyade de Sonic Boom, ou du scénario tenant sur feuille de PQ usagée. N’empêche, à l’époque,  cela suffisait pour nous faire rêver, d’autant qu’il s’agit d’un jeu français, cocorico, réalisé presque uniquement par Eric Chahi, figure désormais emblématique lorsqu’on évoque les développeurs de talent.

 

Retournons à notre héros. Après sa disparition, Lester réapparait immédiatement au milieu de l’eau. Encore sous le choc de la cinématique, on le regarde lentement couler.

Game over.

La 2ème fois, on est plus prudent, on prend la peine d’essayer tous les boutons, afin de remonter à la surface, et d’admirer l’environnement. Une sorte de lune, des montagnes peu engageantes, et une sorte de gros sanglier aux yeux rouge nous observe avant de s’enfuir. Des tentacules sortent de l’eau afin de nous y ramener.

Game over.

Sans trop savoir quoi faire, on commence alors à avancer avant de tomber sur des limaces géantes. Naïvement, on s’en approche, avant que celle-ci nous saute dessus pour nous écorcher le genou.

Game over.

Game over.

Game over.

 

Another world est un jeu difficile et hostile, aussi hostile que le monde dans lequel atterrit Lester. Vous allez mourir, de nombreuses fois, et de nombreuses façons. Dévoré, écrabouillé, noyé, la mort est votre punition pour avoir osé vous aventurer dans un jeu visiblement trop difficile pour vous. Oubliez Dark Souls et ses boss de 10 mètres, ici, vous affronterez des ennemis moins démesuré, mais tout autant retord. Le gameplay d’Another World est pourtant simple : Courir (pas vite), sauter (pas haut), et tirer une fois l’arme récupérée. Tel un Ian Solo en herbe, à vous d’établir la meilleure stratégie contre vos ennemis qui possèdent les mêmes armes que vous, les muscles en plus. Heureusement, le développeur a multiplié les checkpoint, pourvu que vous empruntiez la route établi dans le scénario, car chaque écart peut vous ramener loin en arrière si vous avez manqué quelque chose.

 

La, on est dans la merde.

 

Également, Another World se veut aussi immersif que possible. Pas d’interface, de barre de vie, de munition, ou de carte. Le héros n’est pas Robocop, c’est un simple scientifique malchanceux, aussi perdu que nous, et cette approche réaliste donne un côté cinématographique très plaisant. Le plaisir du jeu passe ici en grande partie par la découverte des environnements, de ses interactions possibles parfois subtiles, et par l’avancée du scénario, qui ne possède pourtant aucune ligne de dialogue.

 

Enfin, parlons technique. Je l’évoquais en début d’article, mais pour l’époque, Another World arrachait la rétine grâce à ses cinématiques, aux animations réalistes. Ce tour de force fut réalisé grâce au principe de la rotoscopie, déjà utilisé dans Prince of Persia. Cette technique consiste à filmer une action, par exemple, ramasser une arme, avant de tout reprendre, image par image, afin de redessiner dessus. Ce procédé permet alors de reprendre avec beaucoup de réalisme des mouvements parfois compliqué à animer.

Pour conclure, je ne saurais que vous conseiller d’essayer au moins une fois Another World, afin de ne pas avoir l’impression d’avoir raté votre vie. Vous allez pleurer des larmes de sang entre sa difficulté et sa rigidité, mais pour peu que vous réussissiez à passer le pas en vous replaçant dans le contexte de l’époque, nul doute qu’il vous fera autant vibrer que le dernier Alexandra Ledermann.

 

Et enfin, pour ceux que ça intéresse, voici un making of très intéressant sur ce jeu

 

Adoprixtoxis, la planète mystérieuse

A la base, je comptais faire un seul article, avec toutes les sagas MP3 que je connaissais.

Et finalement, je me dis que c’est beaucoup mieux d’en faire un par saga MP3. Déjà, parce que ça fait un article de plus à chaque fois, et surtout parce que ça m’évite de faire un article de 20 km de long que personne ne lira.

Pour les quelques personnes qui n’ont pas eu le net ces 20 dernières années, le principe d’une saga MP3 est de faire vivre aux auditeurs une aventure exclusivement audio. C’est donc à chacun d’imaginer les personnages, lieux et situations, même si parfois certains médias permettent de mettre une tête sur les voix (le plus souvent, une BD, ou des artwork). Une saga MP3 peut être de différent genre, comme un film, (humour, horreur, fantastique, parodie, science-fiction), cela dépend de son ou ses créateurs. Personnellement, j’ai une préférence pour les sagas penchés sur l’humour et la parodie, ce qui tombe plutôt bien, car c’est peut-être ce qui se fait de plus (enfin après, je suis jamais allé voir les autres genres).

Autant le dire, la qualité des voix et du montage est très importante, et beaucoup de sagas sont mortes immédiatement après avoir été créées, n’allez donc pas croire qu’il s’agit d’un exercice facile.

Le Donjon de Naheulbeuk est sûrement la plus connue à ce jour, mais il en existe des milliers. Et j’exagère à peine, si on en croit cette liste

 

Ceci étant dit, attaquons-nous à cette saga.

Adoprixtoxis

 

Adoprixtoxis est une série qui a commencé en 2002, créée par Nico et Matt, et qui compte 18 épisodes (la série est terminée à l’heure actuelle)

Elle raconte l’histoire de l’équipe du vaisseau « Le Broken Mirror », composé du Capitaine Gloomy, de l’infirmière Syphilis, du scientifique Kellogs, du stagiaire Kévin (et son ours en peluche Teddy), et le robot K.R.O.T.E.

Alors qu’ils essayent de sauver un vaisseau ayant envoyé un signal de détresse, le Broken Mirror est attiré par un trou noir, les obligeant à atterrir sur la planète Adoprixtoxis, sur laquelle l’extraterrestre Zluglu ne tardera pas à les rejoindre.

La suite, je vous laisse la découvrir par vous-même.

Adoprixtoxis Persos

Adoprixtoxis est clairement une de mes sagas MP3 préférée, même si elle s’est fait détrônée par Reflets d’acides (j’en parlerais un jour…). Mais bon, y a pas de honte à être ma 2eme série préféré !

Comme je l’avais évoqué, j’ai toujours eu une préférence pour les sagas d’humour, et pour le coup, je ne suis clairement pas déçu. Adoprixtoxis regorge de moments stupides, de phrases bien senties, et surtout, de référence.

Autant le dire directement, Adoprixtoxis mise clairement la dessus. Star Wars, James Bond, Yu-Gi-Oh, Mario, Tortues Ninja, Le 5eme élément, Matrix… Je n’ose même pas compter le nombre de séries/films/jeux qui sont cités de manière plus ou moins évidente. Certaines référence comment évidemment à vieillir, mais autant dire que si vous êtes nés dans les années 80-90, vous y trouverez votre bonheur.

L’humour n’est jamais lourd ou répétitif, et l’ensemble s’écoute très bien, et de manière totalement fluide. En rédigeant l’article, je me dis que ce serait pas mal de trouver quelques extraits à écrire, mais je me rends compte que hors contexte, cela tombe un peu à plat. Donc pas le choix, va falloir que vous l’écoutiez !

En plus de tout cela, s’ajoute une histoire qui, si elle n’est pas forcément captivante au début, s’étoffe très vite et dans un univers assez décalé mais fouillé.

Au final, Adoprixtoxis est très bonne saga MP3 que je vous recommande totalement d’écouter, surtout si c’est votre 1ere, afin de vous mettre dans le bain tout en vous amusant. Pour info, au total, tous les épisodes cumulés durent 3h44, ce qui est très raisonnable (pour vous dire, je dois être facilement à 10 ou 15 écoutes intégrales)

Pour télécharger (légalement !) les épisodes, je vous invite à suivre ce lien.

Et comme je suis trop sympa et que je sais que vous êtes des sales feignasses, je vous propose, avec l’accord des créateurs, le 1er épisode en streaming :

A noter que les mêmes créateurs sont aussi à l’origine d’une nouvelle série, qui n’est pas encore terminée, La légende de Xantah

Okiya

Histoire d’inaugurer ma nouvelle rubrique, je vais vous présenter un jeu qui est clairement un coup de cœur pour moi.

Pas cher, rapide, un peu de hasard mais pas mal de stratégie et de prévision, bref, il a tout pour lui. Il s’agit donc de Okiya

Okiya1

Retenez bien le nom de Bruno Cathala, car il va revenir assez souvent, vu son parcours en création de jeu.

 

Du coup, comment se présente Okiya ?

Voici la configuration de base, pour pouvoir jouer :

Okiya2

 

Cela se joue à 2 joueurs, chacun incarne une couleur de geisha. Les 16 tuiles sont distribuées au hasard, dans un carré de 4 sur 4

Le but se rapproche un peu du puissance 4, car pour gagner, il faut, au choix :

– Aligner 4 geisha de sa couleur, de manière horizontale, verticale, ou diagonale

– Faire un carré de 4 geisha de sa couleur

– Empêcher l’adversaire de jouer, faute de mouvement valide

 

Pour cela, le premier joueur choisit une des tuiles, sauf les 4 au centre, puis met un de ses jetons à la place, et place la tuile en dehors du jeu, comme ceci :

Okiya3

 

Le joueur suivant doit ensuite prendre une autre tuile qui a un point commun avec la dernière tuile prise.

Une fois la tuile choisit, le joueur place son jeton à son tour, et la tuile enlevée correspond aux nouvelles conditions pour prendre une tuile.

Dans l’exemple, il est donc nécessaire que la tuile ait soit une bannière, soit des feuilles.

 

Et… C’est tout. Et oui, le but est donc d’avoir une des 3 conditions de victoire cités, en jouant de cette manière.

Autant vous dire que j’aime vraiment beaucoup ce jeu. Je l’ai expliqué à mes parents, à mes neveux (de 8 ans), et ils ont tout de suite compris et ce sont amusés.

 

Bref, je vous recommande clairement cet achat, surtout du fait que le jeu est trouvable pour moins de 10€

 

Si vous hésitez encore, ou même que vous souhaitez une vidéo d’une partie, je ne peux que vous conseiller de vous rendre sur la fiche du jeu du site TricTrac.net, un site spécialisé dans tout ce qui est jeu de société.

 

 

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